L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer. Caractérisée par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus, elle entraîne douleurs et complications diverses. Parmi les solutions explorées pour soulager les symptômes, l’alimentation joue un rôle crucial. Le gluten et les produits laitiers sont souvent pointés du doigt, mais faut-il vraiment les proscrire ?
Le gluten : un facteur aggravant pour l’endométriose ?
Le gluten est une protéine présente dans le blé, l’orge et le seigle. Certaines études suggèrent que sa consommation pourrait favoriser l’inflammation et exacerber les symptômes de l’endométriose.
Néanmoins, il existe d’autres études qui ne vont pas dans ce sens. Actuellement, il n’y a pas de consensus scientifique sur la question du gluten et de l’inflammation dans l’endométriose. Et plus globalement, il y a peu d’études qui portent sur le lien du gluten et des douleurs.
Bien que toutes les femmes qui souffrent d’endométriose ne soient pas intolérantes au gluten, certaines pourraient être sensibles aux fructanes contenus dans le blé. A ne pas confondre avec le gluten qui est la protéine.
Ces fructanes sont des fibres fermentescibles à chaines courtes, digérés dans le colon par le microbiote. Le microbiote peut être fragilisé par l’inflammation et montrer des signes d’intolérance à ces fructanes du blé : cela peut se traduire par des symptômes de ballonnements (endobelly), douleurs intestinales, ralentissement du transit… Ces symptômes peuvent aussi aggraver l’intensité et la fréquence des douleurs gynécologiques.
En conclusion : avec les connaissances actuelles, on ne peut pas absolument pas déconseiller la restriction du blé/gluten à toutes les femmes qui souffrent d’endométriose, cela pourrait même être délétère pour le microbiote chez certaines.
Les produits laitiers de vache, mauvais en cas d’endométriose ?
Les produits laitiers de vache peuvent contenir des traces d’oestrogènes, c’est la raison pour laquelle il est souvent conseillé aux femmes de les limiter.
D’autre part, certaines femmes notent qu’elles les tolèrent mal d’un point de vue digestif, les aliments souvent cités sont le lait de vache et la crème fraiche. Il est possible, qu’avec un terrain inflammatoire ou un Syndrome de l’Intestin associé, certaines femmes ne digèrent plus le lactose, à cause de la diminution de production de lactase par l’intestin.
Cependant, les produits laitiers apportent du calcium, des probiotiques dans les produits laitiers fermentés, de la vitamine D, des nutriments importants pour la santé osseuse, immunitaire et pour le microbiote. Plutôt que de les exclure totalement, il peut être utile d’opter pour des alternatives plus digestes, comme les fromages affinés, le yaourt de brebis ou les laits végétaux sans sucre et enrichis en calcium.
Conclusion : une approche personnalisée
Il n’existe pas de régime unique pour toutes les femmes souffrant d’endométriose. Certaines verront une nette amélioration des symptômes digestifs ou douleurs en diminuant les produits à base de blé et/ou les produits laitiers, tandis que d’autres ne noteront aucune différence.
Il est donc essentiel de mettre en place une alimentation personnalisée en fonction des réactions observées.
Une consultation avec une diététicienne-nutritionniste spécialisée est fortement recommandée.
